Contrôle de gestion et informatique : complémentaire ou antinomique ?

Publié le jeudi 7 mars 2019.

Contrôleuse de gestion, ou plutôt Business Partner, je viens d’arriver dans une PME plutôt « SI réfractaire ». Je me pose une question : contrôle de gestion et informatique, est-ce complémentaire ou antinomique ? Moi qui viens d’une boîte à la culture plutôt geek, je comprends peu à peu que beaucoup semblent perdus au sujet des outils informatiques qu’ils utilisent (ou pas) dans leur quotidien. 

ERP, Gest’Com, CRM, BI et Requêteur, Data Lake… Mais qu’est-ce que tout ce charabia veut bien dire ? A-t-on besoin de connaître le sens et la nature de ces outils ? Faut-il s’y former ?

Je suis contrôleuse, mais aussi et surtout, co-pilote des différentes directions. Je décide donc de commencer par faire le tour des outils pour tenter de construire des ponts entre eux. Ceux-ci pourront, peut-être, être gages d’une meilleure performance ?

Contrôle de gestion et informatique : les systèmes d’information et outils de l’entreprise

L’ERP

C’est la colonne vertébrale du système d’information. Il permet de gérer et de suivre au quotidien l’ensemble des informations et des services opérationnels de l’entreprise : la comptabilité, la production, les achats, les ressources humaines… Il est également appelé « transactionnel ». L’ERP était historiquement connu pour enregistrer la donnée comptable de l’entreprise… avant de s’étendre et d’englober les différents périmètres opérationnels.

Mais ce n’est pas un outil de pilotage ! Bien d’autres solutions existent pour piloter l’entreprise et améliorer nos performances. Elles peuvent rendre certaines de nos missions bien plus faciles et nous en inventer d’autres…bien plus intéressantes !

Le CRM

Les commerciaux utilisent une gestion commerciale – ou un « CRM » (Customer Relation Management) – pour suivre leurs données : leurs portefeuilles, RDV, Chiffre d’Affaires… Bref, toutes les données issues de l’activité commerciale… et ce, dans le but d’instaurer une meilleure gestion de la relation client.

La Business Intelligence ou BI

La Business Intelligence (BI) ou Informatique Décisionnelle, regroupe une large variété d’outils, d’applications et de méthodologies. Ces outils décisionnels permettent de collecter des données en provenance de systèmes internes et de sources externes. Ils préparent ces données pour l’analyse, les développent et lancent des requêtes afin d’optimiser les décisions.

Ces solutions permettent ensuite de créer des rapports, des tableaux de bords et des visualisations de données pour rendre les résultats des analyses disponibles pour les preneurs de décisions. Mais la connaissance n’est pas la compétence… et ces outils ne semblent pas toujours à la portée de tous.

Le DATA WAREHOUSE

Le terme « Entrepôt de données » ou Data warehouse (DWH) désigne une base de données utilisée pour collecter, ordonner, journaliser et stocker des informations provenant de bases de données opérationnelles. Il fournit ainsi un socle d’aide à la décision en entreprise.

Le datalake

A la différence du Datawarehouse, le Datalake « Lac de données » est une méthode de stockage des données utilisée par le Big Dara. Ces données sont gardées dans leurs formats originaux ou sont très peu transformées.

Le BIG DATA

Le Big Data, appelé aussi « données massives », désigne des ensembles de données devenus si volumineux qu’ils dépassent l’intuition et les capacités humaines d’analyse. Ils dépassent même les capacités des outils informatiques classiques de gestion de base de données ou de l’information.

Mes collègues et moi avons besoin dans nos quotidiens d’analyser en self-service et d’être autonomes dans l’utilisation des données, de la collecte à l’analyse. En tant que contrôleurs de gestion et garants de l’information financière, nous devons aussi prendre en compte l’évolution de notre activité et de notre organisation. Nous avons donc besoin d’outils de pilotage de la performance ou d’Entreprise performance management (EPM).

Les outils de pilotage de la performance (EPM)

Ces solutions de Pilotage de la Performance sont en mesure de répondre et d’appréhender les limites liées à l’utilisation intensive d’outils bureautiques au sein du contrôle de gestion. Elles permettent ainsi de consolider, de partager, d’analyser, de simuler les données financières et extra-financières.

 

La donnée, industrialisée, centralisée et fiabilisée, recentre le contrôle de gestion là où il a le plus de valeur ajoutée : l’analyse, la prise de décision et la prévision de l’activité, à travers l’identification de leviers de performance et de nouveaux business.

Aujourd’hui, la tendance des outils BI et des solutions de Pilotage de la Performance ne se limite plus uniquement à des indicateurs financiers. Elle s’étend aussi à des indicateurs de performance logistique, humaine, industrielle, achat…

Peu à peu, mes collègues, financiers et opérationnels, prennent conscience que tous ces outils d’analyse et ces outils prévisionnels sont incontournables. Ou qu’ils le seront très bientôt. Le contrôle de gestion et l’informatique devront travailler ensemble. L’Entreprise et ses décideurs ne passeront pas à côté. Les outils de pilotage sont déjà éprouvés. Les grosses entreprises n’hésitent plus à se lancer, quelques-unes de taille modeste non plus. Il en va de la survie de nos activités face à la concurrence. La survie de nos jobs dépend en partie de notre bonne appropriation de ces outils de gestion et de notre montée en compétences sur ces sujets DATA.